Jeudi 15 avril 2010 à 2:44

           Je gisais là, laissée pour morte. Engourdie jusqu'au bord de la catalepsie, vaguement nauséeuse, un rien dégoûtée, un soupçon de culpabilité essayant de faire taire la raillerie qui cherchait à remonter à la surface de ma conscience. J'ai essayé de l'abolir, ma conscience. Sans succès. Chassez-là, et elle revient plus virulente encore. Il y a malheureusement des choses pour lesquelles il n'existe pas d'excuse.
Des boucles brunes et des yeux verts, des épis rouges et des yeux noirs, du duvet blond et des yeux bleus, des joues blêmes colorées par l'effort, qui retrouvent peu à peu leur pâleur dans le sommeil. Dysphorie,bipolarité et hystérie autodestructrice. Le souffle encore court, des plaies et des ecchymoses sur les bras, je ne sais plus bien à qui la faute. C'est eux que je pleure et moi que je vomis. J'ai encore rêvé de lui. Et l'autre, à quoi rêve-t-il, s'il n'est pas lui-même un rêve?
L'inertie, l'instant de grâce avant la chute, mais le rejet, déjà. Je veux être seule; reste-là, toi, ta gueule... Je ne peux pas me calmer, reste-moi tempêter. Je veux qu'on me laisse seule, seule avec mon ennui, mon envie, ma frustration et mon dégoût. C'est maintenant que je réalise que je n'ai rien éprouvé d'autre depuis longtemps.

N.V., ça tombe à point nommé comme initiales, non?

Musique: Vive La Fête - Noir Désir

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Lundi 12 avril 2010 à 0:42

http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/LoveInThoughtsposter.jpg



A la fin des années 1920, en Allemagne, a eu lieu un fait divers dont l'un des survivants, Paul Krantz, a choisi d'exorciser le souvenir en publiant, sous couvert d'un pseudonyme, un livre à ce sujet. C'est cet ouvrage que le réalisateur allemand Achim von Borries a choisi d'adapter au cinéma en 2004 sous le titre Was nützt die Liebe in Gedanken (littéralement : "à quoi sert l'amour en pensées?"), dont le titre français est Parfum d'Absinthe, et le titre international Love In Thoughts.
 

+


Paul Krantz (Daniel Brühl) a 19 ans. Il se sent seul, ses rares histoires d'amour se sont soldées par des échecs cuisants, et, pour couronner le tout, il est encore vierge. Son meilleur ami, Günther Scheller (August Diehl), est un garçon un rien désabusé qui vit en permanence avec un Lüger à la main. Günther, ouvertement homosexuel, est amoureux de Hans (Thure Lindhardt). Quant à Paul, invité à passer un week-end dans la maison de campagne des parents de Günther, il tombe sous le charme de la soeur de son ami, Hilde (Anna Maria Mühe). Seulement, Hilde et Hans sont amants, des amants un rien sadiques qui jouent avec les sentiments de leurs prétendants respectifs avant de revenir, systématiquement, dans les bras l'un de l'autre. Blessés, humiliés, trahis, Paul et Günther se jurent alors de se venger de ceux qui les ont "dépossédés de leur amour..."
 

+


Alors honnêtement, je n'ai jamais été une grande fan de drames sentimentaux. Mais il faut reconnaître que celui-ci m'a littéralement prise aux tripes. J'ai éprouvé en éteignant le lecteur un terrible sentiment de vide, d'injustice et d'impuissance, j'ai aimé certains personnages, j'en ai haï d'autres, et puis j'ai fait l'inverse, j'ai été soufflée, sonnée par l'effet cathartique de ce film, que j'avais pourtant décidé de regarder pour occuper ma soirée, certaine de m'ennuyer comme un rat mort devant mon écran. Le seul intérêt que présentait ce film pour moi était, a priori, la présence de Thure Lindhardt et de Daniel Brühl, que j'avais trouvé excellent dans Goodbye Lenin.
J'ai eu l'agréable surprise d'avoir le souffle coupé par la prestation poignante d'August Diehl, particulièrement touchant et convaincant dans son rôle de jeune homme écorché vif. Le fait divers semble à peine romancé, les personnages sont tragiques sans être caricaturaux, flottant tous dans une ambivalence troublante. On ne peut ni les aimer ni les détester tout à fait; ils ne sont ni bons ni mauvais, simplement humains, avec leurs faiblesses, leurs travers, mais aussi leur sensibilité, leur trouble et leur malaise, leur angoisse du passage à l'âge adulte et la peur de leurs propres sentiments, leur recherche acharnée du bonheur couplée à leur irrépressible pulsion d'auto-destruction...

Je vous en recommande donc vivement et chaleureusement le visionnage. C'est une grande, grande claque en pleine figure.
 
Ci-dessous:

La bande-annonce
La fameuse scène de baiser entre Günther et Hans
La première partie du film (qui vous mènera à toutes les autres).
 

Enjoy! <3


Image:  L'affiche de Love In Thoughts
Musique: 
Djazia Satour - The Three Ravens

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Jeudi 1er avril 2010 à 15:17

La soirée d'hier m'a coûté un bras. Au sens propre, j'entends: je ne sais pas exactement ce que j'ai fait de mon biceps droit, mais plus moyen de tendre le bras en question depuis hier soir. Enfin, ça en vallait la peine, et, eussé-je dû y laisser mes quatre membres, je l'aurais fait de bonne grâce.

 
J'ai enfin vu Indochine en concert.


J'en aurais, des choses à dire; sur les cinq heures d'attente devant la Patinoire de Bordeaux, sur la pluie, le froid, la demoiselle toute fluette qui passait entre les barreaux des barrières, les compagnons de galère sympathiques, les emmerdeurs patentés, les sandwiches destroy de la rue Sainte-Cath', la marée de parapluies le long du Cours du Maréchal Juin, la première partie qui m'a laissée perplexe, les mioches derrière moi qui hurlaient comme des dingues en avouant entre deux chansons ne pas connaître la précédente, tout ça. Et puis l'apparition divine dans le contre-jour du projecteur, dans le nuage de vapeur que la chaleur humaine faisait monter, depuis la glace sous nos pieds, jusqu'au plafond. Les danses kitsch, les cinématiques, les petites blagues, et même le grand déballage sur écran géant. Sur tout ça, oui, j'en aurais plein, des choses à raconter, je pourrais m'étendre dessus jusqu'à demain, avec le même émerveillement. Malheureusement, il n'y a qu'un mot qui me vient, et encore, terriblement pauvre, pour décrire ce "putain de concert":
magique.



Hier soir, j'ai vu pour la première fois de mes propres yeux le Vrai Héros de tous les temps.




http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/31032010020.jpg
 
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Images: Indochine à la Patinoire de Bordeaux (le 31/03/10) par moi.
Musique: The Stone Roses - I Wanna Be Adored.

 

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Mercredi 24 mars 2010 à 0:49

Je te submerge sans arrêt sous un flot d'imbécilités, mais au fond, je ne te dis jamais vraiment ce qui compte. Sans doute parce que je sais mieux formuler les futilités que l'essentiel, ou bien parce que je préfère me chercher des excuses plutôt que de faire les choses proprement, va savoir...

Mais bon, comme il paraît qu'un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours (et que, de toute façon, tu sais très bien lire entre le peu de lignes que je suis capable d'écrire en ce genre de circonstances)...

Rends-toi compte... Il y avait trop longtemps que nous n'avions joué les lièvres, les chapeliers ou Dieu sait quelle autre paire de tarés autour d'une indigestion à la théine... Si longtemps que même nos estomacs ont manifesté les symptômes du manque... C'est te dire... Les moments comme celui-ci:

 
http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/whenteapartyendsbysarawithagun.jpg

se font trop rares.


Ceux-là, et tous les autres.


Miss you, my bird! <3

 
Musique: Band of Skulls - Patterns
Image: When Tea Party Ends by
Sara-With-A-Gun

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Dimanche 14 mars 2010 à 23:53

http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/TeamFrodobyNarutoFreak123.gif


Image: Team Frodo by NarutoFreak123
Musique: Orphaned Land - Birth Of The Three

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

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