Dimanche 11 juillet 2010 à 3:19

"There is no turning back from this unending path of mine"...



Je me demande pourquoi je pense à lui maintenant, et comme ça. Ca fait à peine deux mois que je l'ai vu pour la dernière fois, et pourtant j'ai l'impression qu'il y a au moins dix ans...

En deux mois, je suis passée par tous les stades. Frustration, léger chagrin, colère, dégoût, re-frustration, résignation, indifférence. Pour finalement, arriver à cette nuit et me dire... Oh dear, me dire qu'il avait beau flanquer les jetons, il était quand même bien mignon.

Je n'ai jamais su dire avec certitude ce qu'il me rappelait, au fond. Un grand Dobermann famélique, un petit chiot espiègle, un loup sauvage et féroce. Sans doute y a-t-il un peu des trois en lui. Du chiot dans le large sourire qui découvrait ses gencives et ses grandes dents pointues en fronçant son drôle de museau. Du Dobermann dans sa gaucherie de grande chose qui ne sait plus quoi faire de sa carcasse. Du loup dans la gravité qui, de façon inattendue, assombrissait parfois son regard, le rendant aussi imprévisible que son prédateur tutélaire.
 
Quelque chose de violent dans les balafres qui zébraient ses mains, barraient sa gorge, striaient son menton.
Quelque chose de doux dans son rire grave et bas.

Quelque chose de puissant dans ses immenses mains osseuses.
Quelque chose de fragile dans son regard de chien battu.

Quelque chose de lourd dans son humour gras et noir.
Quelque chose de fin dans sa repartie vive et acerbe.

Il rit d'Excrementory Grindfuckers et se délecte d'Aristote. Parle un argot de vieille roulure et un grec antique irréprochable.


Autant de raisons qui me font regretter de ne pas être triste alors que j'ai loupé le bateau et que sa vie se construit désormais loin d'ici. Je voudrais au moins le regretter. Je voudrais... Ne serait-ce que bien l'aimer. Mais c'est trop tard. Chagrin, colère, dégoût, résignation, indifférence. La pente fatale en bas de laquelle il est impossible de rebrousser chemin.

Et du chemin, cette année, j'en ai fait...

 

Musique: D'espairs Ray - Love Is Dead

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Mercredi 30 juin 2010 à 1:27

- C'est rare les filles drôles et jolies... T'as remarqué? C'est souvent les filles les plus moches qui sont les plus drôles!
- ...
- Quoi?
- Rien... C'est seulement qu'il y a trente secondes encore, ça me faisait plaisir, de te faire rire...


http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/whysoseriousthejoker31227681024768.jpg
 
 
Je pourrais aisément répliquer que les filles drôles et jolies sont aussi rares que les jolis garçons intelligents, mais au bout du compte, pour quoi faire? J'ai pris le parti de combattre les bourrins à armes égales, seulement il existe un stade de bourrinitude où même des répliques aussi stupides que les offenses qui vous sont faites ne sont pas comprises par la partie adverse. Dans ces cas-là, il vaut mieux laisser tomber, montrer un peu les dents histoire de bien faire savoir qu'on n'est pas amusé par ce genre de réflexion, et puis passer à autre chose.

J'aurais voulu lui dire que je préférais être drôle et moche que belle et creuse.

Mais je n'ai pas pu. Parce que ce n'est probablement pas tout à fait vrai, au fond. Peut-être bien que par moments, j'en ai un peu marre d'être celle à qui on peut se confier sans problème, celle qui fait rire, celle avec qui on peut construire une amitié durable et sincère parce que, laide comme elle est, aucun risque que ça dérape un jour. Le souci c'est que je ne veux pas voir mes relations amicales déraper non plus. Je voudrais juste avoir le choix de dire non. N'être pas regardable par choix et non pas par défaut. Enfin, par défauts, devrais-je plutôt dire.
 
La seule chose qui me permette de ne pas tout à fait me laisser enfoncer par ce genre de remarque, c'est la certitude de ce qu'on ne saurait me reprocher quelque chose que je n'ai pas choisi.

Image: Joker, "Why so serious?"
Musique: Voltaire - Feathery Wings

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Mercredi 26 mai 2010 à 1:44

J'ai appris à 13 ans ce qu'était un déséquilibré.

Bon bien évidemment, il y avait mon père, ce cas tout particulier qui m'a appris que oui, on pouvait être sénile avant 50 ans. Et que oui, on pouvait être sénile et procréer quand même (bon, après faut voir ce qu'il a procréé, et comment il a joué au Roi Lion en exhibant fièrement à tout le quartier son rejeton néandertalien pourvu, à tout juste trois semaines, d'une pilosité à faire pâlir Sébastien Chabal... 50% de mon ADN en commun avec ce ramassis de tarés, franchement, parfois, je peine à y croire).

Mais voilà, ce genre de spécimen tient plus du fieffé connard que du vrai vrai déséquilibré. On mettra ça sur le compte du démon de midi (qui, dix ans après, a sérieusement l'air de vouloir s'attarder pour le thé, mais passons). Moi, je vous parle d'un vrai taré, un vrai de vrai, qui a sévi à peine un peu plus tard que mon géniteur (je reviendrai sur le cas de celui-ci un de ces jours).

Il y a six ans de ça, quand j'écoutais les orages comme celui qui est en train de gronder ce soir, avec le ciel violet au crépuscule, le martèlement de la pluie d'été, froide et bienfaisante, et tout l'ensorcelant apparât de ces nuits électriques, je le faisais avec mon téléphone portable à la main. F. aimait, lui aussi, écouter les orages. C'est tout ce que je lui reconnais encore, sa sensibilité. Un écorché vif, inoffensif pour qui a les épaules de l'assumer je pense. Involontairement dangereux. Bref, il aimait donc écouter les orages, et moi aussi, alors soit en s'appelant, soit (le plus souvent) par sms, nous profitions ensemble des déluges qui s'abattaient simultanément sur son village et le mien, pourtant distants de quelques 200 km. Entre deux commentaires sur la furie des éléments déchaînés, nous échangions... Comment appeler ça? Pour moi, les relations sociales s'étaient toujours limitées au cercle (réduit) de ma famille. Eprouver une affection quelconque pour quelqu'un d'extérieur était quelque chose de nouveau. Je n'étais pas amoureuse de lui, mais j'y étais tout de même très attachée, nous avions à l'époque beaucoup en commun (ce qui aurait dû m'inquiéter). Et je le lui disais. Visiblement, c'était payé de retour, de triple retour même.

J'avais 13 ans, et lui 22. J'avais déjà un caractère très instable, et me rebellais inconsciemment contre la phagocytose qu'il m'infligeait, probablement sans s'en rendre compte. Avec le recul, je crois qu'à ce moment là j'avais déjà compris à qui j'avais affaire. Aussi, il m'arrivait de l'incendier et de le bouder des jours, voir des semaines durant, pour des motifs dont je ne me souviens plus. Dans ces moments là, c'étaient des messages suppliants, des "Je ne veux pas te perdre petit P." (parce que oui, nous y allions aussi de nos petits surnoms débiles)... Et parfois, spontanément, pour rien, je recevais à l'improviste des "Je t'aime énormément". Point barre. J'avoue que ça me laissait de marbre, je trouvais même parfois son langage limite effrayant.

Il faut savoir qu'à côté de ça, c'était un garçon très gentil, mais incroyablement pessimiste. J'ai d'ailleurs conservé de lui, outre ma vénération à l'égard de Ville Valo, un certain goût pour le sarcasme. Il fallait toujours qu'il tourne tout au caustique, sa devise était d'ailleurs, je cite: "Wannadie, negative generation". Il se sentait seul, n'avait pas d'amis, vivait dans une famille de tarés, ne supportait pas son boulot... J'aurais dû être sévèrement rasée par ses lamentations constantes mais à l'époque, crise d'adolescence oblige, j'étais pareille. Nous échangions donc quelques mots plus ou moins doux et nous épanchions chacun sur l'épaule compatissante de l'autre, dans un simulacre vomitif d'amour réciproque que j'associe encore, allez savoir pourquoi, au ciel violet des soirs d'orage, à l'odeur du sel dans l'air, et au grondement du tonnerre.

Puis vint M. M., sa reine de coeur, son "amie" tout d'abord, qu'il allait voir durant des semaines en me laissant sans nouvelles. Je le savais insomniaque, et passais la plupart de mes nuits pendue avec lui au téléphone; ce fut dès lors terminé. Lorsque sa relation avec la demoiselle s'officialisa, je fus très vexée de l'apprendre avec un mois de retard par une indiscrétion d'un ami commun. Je n'ai jamais trop compris pourquoi il me l'a caché, alors que d'après ses dires je comptais à ses yeux; un bonheur ne se partage-t-il pas avec ceux qu'on aime?

Une fois de plus, l'ami en question m'apprit plus tard qu'il avait l'impression que j'étais "l'officielle" qu'il laissait tomber pour "la nouvelle venue". N'ayant jamais été amoureuse de lui et m'étant encore moins considérée comme sa petite amie (et pour cause! neuf ans d'écart à cet âge-là, tout de même...), sa réaction, suite à ces explications, m'est apparue plus nébuleuse que jamais.

Bref. Presque cinq ans à vivre sur des regrets, sur de la frustration et des non-dits. Jusqu'à essayer de me rappeler quelle pouvait bien être la dernière conversation que nous avions eue... Entre temps, pour la première (et la dernière) fois de ma vie, j'ai été accro à quelqu'un au point de me damner (tout ça est mort récemment), mais il a fallu que la demoiselle soit au moins aussi ingérable que lui. Je lui ai vendu mon âme, elle l'a encore je crois, et il faut bien lui reconnaître qu'elle en prend le plus grand soin. Mais loin de moi.

Bref, en quatre ans et des poussières, j'ai vécu d'autres choses, connu d'autres gens. Puis un jour, ô miracle, la fantaisie me prend de taper son nom sur Facebook. Je le trouve. Sur un coup de tête, je l'ajoute. Toute la journée qui suit, j'appréhende, le coeur battant, de savoir s'il m'aura acceptée ou non. Je constate en rentrant qu'il l'a fait, mais, curieusement, n'en suis pas particulièrement ravie. Je l'ajoute; il me répond.

"Tu es la soeur de ____, n'est-ce pas?"

Ok... Il faut savoir qu'avant qu'il ne se mette en tête que nous étions en couple, il a discuté un ou deux mois avec ma soeur et l'a draguée (ou s'est laissé draguer, ma soeur ayant toujours eu un fort potentiel à prendre mon cercle d'amis pour un vivier).

"Oui, je ne marque pas beaucoup les esprits, je sais."

"Ah... J'étais sûr que tu répondrais ça, j'ai failli te dire petit P., mais je me suis dit que si ce n'était pas toi j'aurais l'air con..."


Il confirme donc qu'il n'était pas certain de m'avoir reconnue... Croyant se rattraper, il s'enfonce. Je continue néanmoins de lui parler. Il a toujours la même adresse MSN, j'en ai changé quatre ou cinq fois depuis.
Nous conversons:

"Tu sais, ma vie sentimentale est un échec, j'ai tout foiré avec M., je suis revenu chez mes parents, mon boulot c'est de la merde..." Je m'aperçois que j'ai grandi, évolué, alors qu'il en est resté au même point. Ses lamentations m'ennuient pour de bon, désormais. Mais le coup de grâce, c'est lorsque je me connecte le soir de Noël pour lui souhaiter un joyeux réveillon:

"Oh tu parles... Y'en a pas un qui a pensé à me faire un cadeau, ambiance pourrie, mes parents peuvent pas se blairer, je vais devoir passer le réveillon à regarder des Disney avec mes neveux..." Il vous glisse au passage que des amis lui ont proposé de sortir, et quand vous lui demandez pourquoi il décline, il trouve le moyen de répondre que "ce sont des cons, il ne peut pas blairer leurs tronches..." Tout ça pour justifier le fait qu'il préfère passer un réveillon merdique, qui lui fournira une excellente raison de se plaindre, plutôt qu'une soirée agréable sans la moindre raison de râler. Ce sont des connards qu'il avait pourtant qualifiés d'amis trois lignes plus tôt... Bref, j'ai brusquement réalisé que durant cinq ans je n'avais rien raté, et que disparaître de ma vie  a de loin été la meilleure de toutes les initiatives qu'il avait pu prendre jusqu'alors. Je lui ai dit que j'allais manger, "ok, à plus", je l'ai bloqué, supprimé de mes contacts MSN et de mes amis Facebook, je me suis déconnectée, et suis allée réveillonner tranquillement en famille.

Depuis, l'écoute d'un morceau de HIM ne me serre plus le coeur.

Pas plus que le grondement du tonnerre.
 

Musique: HIM - The Sacrament

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Vendredi 23 avril 2010 à 0:40

- Alors, il veut que je joute pour le roi? fit pensivement le forgeron. Douze ans après? Il est brusquement revenu à de meilleurs sentiments?

Il marchait aux côtés du cavalier, les yeux rivés au sol, flattant distraitement l'encolure de son propre hongre pommelé.

- Le roi n'est plus un adolescent écervelé, messire. Il est sage et avisé, et entouré d'hommes tout aussi éclairés. Le chancelier est demeuré à ses côtés et...

L'exilé eut un rire bref, semblable à un aboiement, qui laissa la phrase du soldat en suspens.

- J'ai déja versé suffisament de sang pour ce roi, fit-il au terme d'un long et pesant silence.

- Nul homme ne verse jamais assez de sang pour son roi! s'indigna le garde.

- En ce cas, soupira le forgeron, il faut croire que je ne suis pas un homme. Ou alors, que ce roi n'est pas le mien.
 
*
 
- Alors ça, fit Loevi, c'est le rêve pour lequel nous mourrons tous?
- Non, fils, rétorqua son mentor. C'est l'espoir pour lequel nous vivons tous.
- Hum...

Loevi n'avait pas l'air convaincu.

- Je croyais que nous ne nous battions que pour la gloire et les cicatrices?

Le forgeron se leva, et étira ses muscles ankylosés par cette inactivité prolongée, à laquelle il n'était pas accoutumé.

- Tu apprendras, fils - et c'est une des valeurs fondamentale du chevalier  - que l'espoir n'est parfois nulle part ailleurs que dans la gloire et les cicatrices.
 
*
 
- Qu'il vienne, gronda l'exilé. Je m'en vais lui refaire si joliment le portrait qu'après ça, sa mère sera obligée de le recommencer...
 
*
 
- Mon suzerain fait dire au vôtre qu'il sera à l'endroit convenu demain à l'aube. Et lui recommande de...

Le poète dut s'interrompre pour réprimer un sourire.

- ... et lui recommande de numéroter ses entrailles.
 
*
 
- Dites-moi au moins ce que vous avez contre notre souverain!

- Tout ceci, répondit Heven en embrassant d'un large geste de la main les râteliers couverts de lances, de haches, d'épées et de fléaux qui s'alignaient le long des trois murs. Plus deux ou trois autres babioles similaires à l'intérieur de la maison.
 

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

Samedi 17 avril 2010 à 20:19

Toute la matinée, il s'évertua à faire en sorte de ne jamais se trouver seul avec moi. Je savais parfaitement qu'il ne craignait pas cette éventualité. Il feignait l'affliction à merveille, mais je le sentais très détendu, soulagé même, en tout cas amusé par cette comédie du deuil qu'il jouait depuis l'aube. En réalité, je reste persuadé qu'il s'assurait de ce que j'étais capable de m'infliger pour ne pas le trahir. Il avait su à la seconde où nos regards s'étaient croisés que j'avais compris. Il avait lu dans mes yeux la terreur et le reproche, là où ses parents n'avaient vu que compassion et peine sincère pour cette enfant prématurément rappelée à Dieu.

Le monde, dès cet instant, m'avait paru invraisemblablement absurde; j'avais l'impression de me trouver au cœur d'un mauvais drame au scénario mal ficelé. Comment Zimmer pouvait-il sous-estimer à ce point la haine que Sven lui portait? Comment pouvait-il ne pas mettre cette haine en rapport avec la mort de sa fille? Sven le détestait ouvertement, et avait prouvé à plusieurs reprises que les limites de sa soif de justice se trouvaient bien loin par-delà le bien et le mal. Je savais que le respect de la vie humaine était à ses yeux un fatras de foutaises qui ne méritaient pas qu'il s'y attardât. Et Zimmer, qui l'avait élevé pendant dix ans, devait en théorie le savoir mieux que moi. L'intrigue ne semblait pas crédible, et Sven me faisait l'effet d'un acteur beaucoup trop bon auquel l'on aurait donné un rôle dans une mauvaise pièce, afin qu'il en remontre au reste de la troupe. Quand j'avais appris la mort de la fillette, j'étais persuadé que les soupçons de Zimmer se porteraient directement sur Sven, et je réfléchissais déjà à l'attitude à adopter en cas d'esclandre. Mais non; curieusement, cette idée ne lui avait visiblement pas effleuré l'esprit. Sven semblait s'y être attendu, et cela avait même l'air de le divertir. A mes regards scandalisés, il répondait par de brefs coups d'œil amusés. Il avait calculé son coup, et prévu d'avance les réactions des autres protagonistes.

Entre sa mère et lui régnait une tension plus inquiétante; je devinai qu'elle savait, ou du moins, qu'elle soupçonnait quelque chose, mais elle gardait néanmoins le silence. Je crus tout d'abord que c'était en raison de notre présence permanente à ses côtés ou à ceux de son époux, mais à l'heure du déjeuner, Sven et moi nous retrouvâmes seuls avec la gouvernante. Je pensai qu'elle profiterait de cette occasion pour tout dire à Zimmer, mais, lorsque nous les revîmes, leur attitude demeurait inchangée; il me parut évident que l'ancien SS ne savait toujours rien. Je me demandai ce qui pouvait bien la pousser à se taire; ce que j'avais pu entrapercevoir du personnage me faisait douter du fait que l'amour maternel pût être la raison de son silence. Elle n'aurait sans doute pas hésité une seule seconde à livrer son fils en pâture à Zimmer, comme elle l'avait fait pour son défunt mari. D'autant que si le pauvre Jens n'avait fait qu'obéir à un sentiment patriotique, Sven, lui, avait tout de même assassiné sa propre sœur. Je me surpris à songer que mon ami aurait sans doute mérité le sort atroce qui lui pendait au nez entre les mains d'un homme comme Günther Zimmer. Cependant, il me semblait que l'ancien Wiking méritait tout autant celui, non moins cruel, que lui réservait son beau-fils. Tous deux étaient des meurtriers, tous deux avaient sur les mains le sang de victimes innocentes. J'en avais conscience mais, malgré cela, je ne pouvais m'empêcher de prendre fait et cause pour Sven. Peut-être était-ce parce que lui n'avait jusque là pris qu'une seule vie, alors que Zimmer en avait sans doute ôté des dizaines, peut-être même des centaines, directement ou non.

Ou peut-être parce que l'odeur du sang ajoutait un piquant envoûtant à son capiteux parfum de mystère, et que, nourri de son addictive essence, je prenais déjà goût à cette saveur nouvelle.

C'est Old-Luck-Oie qui l'a dit.

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