Old-Luck-Oie - There's a Bat in a Top Hat!http://old-luck-oie.cowblog.frOn efface tout et on recommence!=DCowblogfrSun, 04 Mar 2012 19:09:04 +0100180http://old-luck-oie.cowblog.fr/psalm-of-extinction-3171596.htmlPsalm of Extinctionhttp://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3171596.htmlSun, 04 Mar 2012 19:09:04 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/psalm-of-extinction-3171596.htmlhttp://old-luck-oie.cowblog.fr/who-by-fire-3171150.htmlWho by Fire

Il y a des jours où j'aimerais être de ces filles qui mettent en bannière de leur blog des illustrations dans des tons pastel, représentant de jolies jeunes filles à l'allure aérienne batifolant parmi des pétales de fleur portés par le vent. Mais la différence entre ces filles et moi, c'est que dans ces illustrations, je vois un reproche de ce que je ne suis pas. Elles, elles voient un éloge de ce qu'elles sont.

 

Pourtant, j'étais heureuse d'être invisible et insignifiante, cet après-midi du début du mois d'octobre, en attendant mon tramway. Je n'étais en ville que depuis deux semaines. Bien qu'étant en troisième année de fac, je venais d'entamer ma première année sur le campus principal. Tout juste sortie de ma campagne, je découvrais avec délectation les joies de la vie citadine et de son anonymat. J'observais, tapie au fond de moi-même. Heureuse d'être là. Vivant la vie que je voulais vivre. L'air était doux et le ciel bleu, je me fondais dans la foule; j'avais tout cela, et ne demandais rien de plus.

 

Jusqu'à ce que je pose les yeux sur lui.

 

Ma première pensée, amusée, a été que tout était à récupérer, dans l'éventualité où son image serait attribuée à un nouveau rouquin loufoque qui viendrait grossir les rangs de mes personnages inutilisés. Ah, roux, il l'est, aussi roux qu'on peut l'être, son profil dissimulé sous de longues mèches flamboyantes qui ne laissent apparaître que l'ébauche d'un petit bouc passablement en friche. Loufoque, il l'est aussi. Moins ouvertement, peut-être, mais quelques détails démentent la sobriété de ses vêtements entièrement noirs: les boots délacées, entre lesquels gît une besace de tartan ornée d'une queue de renard; les épais anneaux d'argent qui ornent tous les doigts de ses mains; les simples lacets de cuir noir qui lui font office de bracelets; l'énorme croc orné d'une rune qu'il porte en pendentif; et, pour finir, l'angle inhabituel qu'adopte la cigarette sur laquelle il tire négligemment.

 

Ma première pensée a été que chez lui, tout était à récupérer. Une fille qui mettrait de jolies illustrations pastel en bannière de son blog, à ma place, se serait dit qu'il lui plaisait bien, ce grand rouquin mince, outrageusement à son avantage dans son skinny noir, et manifestement inconscient de l'être.

 

Quoi qu'il en soit, j'ai observé, attentivement, mais machinalement. J'ai tenté de mémoriser tout ce que je pouvais, les détails visuels (la façon dont le drapé du t-shirt, pourtant très loose, souligne la cambrure de ses reins; la saillie des os de ses poignets, le relief des muscles sous la peau diaphane tavelée d'éphélides) aussi bien que les idées (la clope coudée, la queue de renard, le croc – d'ours, comme je devais l'apprendre plus tard) en vue de dessins et d'écrits futurs. J'ai observé, sûre de n'être pas vue, à l'abri derrière le rideau de cheveux roux qui dissimulait son visage, aussi bien que derrière ma propre apparence, sur laquelle personne de sensé n'aurait envie de poser les yeux.

 

Je n'avais pas affaire à quelqu'un de sensé. Quand je l'ai réalisé, son regard avait déjà croisé le mien.

 

Chose très inhabituelle, il a souri. Les gens ne sourient pas quand ils croisent accidentellement votre regard; un sourire, cela laisse entendre soit que le contact est volontaire, soit qu'il ne dérange pas. Les gens ne veulent surtout pas laisser entendre ça. Mais lui, visiblement, oui.

 

Durant les interminables secondes qu'a duré cet échange visuel, j'ai voulu lui rendre son sourire. Sans succès. J'ai perdu l'usage de tout ce qui n'était pas mes yeux à la seconde où j'ai vu la couleur des siens. Cela, il fallait à tout prix que je le garde: ses iris étaient de la teinte exacte de ses cheveux et de sa barbe. Happée par les billes de soufre qui lui tenaient lieu de prunelles, j'en ai oublié de monter dans le tram quand il est arrivé à quai. Lui non. Fin du premier épisode.

 

 

Le soufre, comme chacun sait, est extrêmement inflammable. Mais sur l'instant, je n'ai pas eu la présence d'esprit de faire ce rapprochement.

 

 

C'était un vendredi après-midi. Le lundi suivant, j'ai un cours magistral de linguistique en première heure. Je n'ai pas encore noué de réel contacts, et les gens à qui je parle habituellement sont assis entre eux en haut de l'amphi. Partant du principe que les gens qui me parlent ont en fait la bonté de me subir, je ne veux pas abuser de cette bonté en m'imposant si je peux l'éviter. Je descends vers les rangées de devant, en avise une libre et m'installe à son extrémité. La prof est en retard, comme les deux semaines précédentes, et, en l'attendant, je ne trouve rien de mieux à faire que gribouiller des runes dans la marge de mon cours: « Odin Allföd », « Thor », « Loki », « Freya »... Quand soudain, la litanie divine est interrompue par une drôle de voix rauque au-dessus de ma tête.

 

« Mind if I sit here? »

 

Non, ça ne me dérange pas si tu t'assieds ici, Ô grand rouquin bizarre. Ce n'est pas mon amphi. Je me lève donc obligeamment pour le laisser passer, surprise de découvrir qu'il est lui aussi en L3 Anglais (plus tard, je devais apprendre que le sortir du lit avant midi relève de la gageure, et que sa présence en cours à 9 heures du matin était un événement exceptionnel). Ce qui me surprend plus encore, c'est que, sur toute une rangée entièrement vide, il choisit de s'installer sur le siège voisin du mien. Mais je n'ai pas le temps de m'interroger davantage, à peine celui de remarquer à la dérobée qu'une lourde croix d'Irlande a remplacé le croc d'ours. La prof arrive, et je note consciencieusement le cours. Fin de l'heure, je plie bagage, lui aussi. Nous ne nous sommes pas décroché un mot.

 

Ce n'est qu'en ressortant mon cours pour le TD de l'après-midi que j'ai remarqué dans la marge d'une page des runes que je n'avais pas écrites. Elles formaient un prénom.

 

Felix.

 

Fin du second épisode. Là encore, j'aurais du sourire. Au lieu de quoi j'ai ressenti cela comme une agression.

 

 

Mercredi, cours magistral de civilisation. Je suis perchée tout en haut de l'amphi avec le reste des miens, quand je vois entrer cette grande chose rousse et ébouriffée, qui m'adresse un petit sourire en passant. Mue par un de ces élans de grand n'importe quoi qui me prennent plus souvent que je n'aime à l'admettre, je l'interpelle par son prénom. Il se retourne avec un large sourire, remonte vers moi, pose son sac sur mon coin de table.

 

« Tu t'en es souvenu? »

« Euh... Pour bien te dire, je crois que c'est tout ce que j'ai retenu en relisant mon cours de linguistique... »

« Ça va être dur à ressortir aux partiels. »

« Bah, si c'est bien amené... Enfin bon, moi c'est Adélaïde. »

« C'est une ville d'Australie, ça. C'est déjà plus simple à recaser dans une copie de civi! »

 

Et, sur ce, il descend s'installer plus bas. Seul.

 

Fin du troisième épisode.

 

Quatrième, cinquième, sixième... De fil en aiguille, Felix et Adélaïde deviennent amis. Ils s'installent au soleil pendant des heures pour fumer et écouter de la musique en silence, discutent rock'n'roll et mythologie nordique, se retrouvent au pub pour boire une pinte, ou chez Felix pour un thé, traduisent leurs textes ensemble à la BU...

 

… Cet après-midi d'octobre, sur le quai de la station de tram, j'ai découvert le feu.

 

Un peu comme mes lointains ancêtres avant moi, j'en ai d'abord eu peur. Puis, petit à petit, voyant que je ne brûlais pas, j'ai commencé à m'en émerveiller. Je restais à distance, grisée par la lumière. Puis la curiosité l'a emporté. Je me suis approchée.

 

Et j'ai découvert la chaleur.


A présent, j'ai peur de la brûlure.


 

Musique: Leonard Cohen - Who By Fire
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3171150.htmlFri, 02 Mar 2012 00:48:00 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/who-by-fire-3171150.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/no-crack-3168746.htmlNo crack.It's all gonna be O.K.


 As usual, I'll dream my fears away.]]>
http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3168746.htmlFri, 17 Feb 2012 15:41:50 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/no-crack-3168746.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/electric-shock-3168617.htmlElectric ShockAujourd'hui, j'ai appris à mes dépens qu'être heureux en dehors de sa famille est une trahison.
Qu'aller bien, même de temps en temps, est une faute inacceptable.
Que si je ne vais pas bien, la cause ne peut être qu'extérieure; la famille protège, le monde est l'ennemi.

Tout manquement à cette règle est sévèrement puni.

Avoir plaisir au contact humain est immoral.
Je ne bénéficie ni de libre-arbitre, ni de grâce efficace.

Damnée sans n'y rien pouvoir aux yeux des miens.
Cataloguée, stigmatisée, je suis le monstre, l'échec, l'aberration.

Partager les rares moments agréables que je vis est une provocation.


Cocon.


Prison.
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3168617.htmlThu, 16 Feb 2012 21:22:04 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/electric-shock-3168617.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/cpt-j-h-3123050.htmlCpt. J. H. JACK IS BACK!!!

But not dressed in black.
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3123050.htmlFri, 15 Jul 2011 01:20:00 +0200http://old-luck-oie.cowblog.fr/cpt-j-h-3123050.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/tummies-3110602.htmlTummies 
http://old-luck-oie.cowblog.fr/images/ThesNakedTruth.jpgJe vous en dirai plus long demain.

 
 
 
 
 


Image:
The [S]Naked Truth par
moi]]>
http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3110602.htmlTue, 24 May 2011 05:33:00 +0200http://old-luck-oie.cowblog.fr/tummies-3110602.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/homo-non-sapiens-3084632.htmlHomo Non Sapiens.

Les mots sont venus comme ça, spontanément., et ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Deux cigarettes coup sur coup, un agréable vertige au bord de la fenêtre, le strict minimum de lumière et Star of Fate des 69Eyes dans mes écouteurs. Il ne me faut rien de moins, à présent, pour être un minimum inspirée, et encore...
Je me vois me tarir.

On appelle ça grandir.

Je sentais la brûlure dans ma gorge, l'engourdissement qui gagnait mes membres, doucement, comme une caresse insidieuse. Je me suis dit que je tenais ma vie entre mon index et mon majeur, que j'exhalais des bouffées de mort, que ce petit cylindre de papier avait le pouvoir de décider de mon sort. Que ce confort cotonneux ne valait pas le coup de risquer ma vie pour lui. Et puis je me suis demandé... Qu'est-ce que c'est, ma vie? Le fonctionnement mécaniques d'amas de cellules, l'interaction d'organes?
La longévité est la porte ouverte aux hasards. Les certitudes sont éphémères. Il y a un choix à faire. Et je suis devant. Au pied du mur. Et pour la cigarette, et pour tout le reste.
Et je me suis dit, peut-être que rien ne vaut le coup, peut-être que rien ne vaut rien, peut-être qu'on octroie une grande valeur à ce qui n'en a pas, peut-être qu'au fond notre conscience de nous n'est qu'illusion. Peut-être que l'homo sapiens sapiens s'est baptisé ainsi parce qu'il ne sait pas qu'il ne sait rien.

J'ai toujours été très sage. Tout ce que ça m'a apporté, c'est l'impression de ne pas vivre, de m'étioler entre quatre murs en regardant la vie défiler autour de moi. Ma vie.
J'ai cessé d'être sage. J'ai cherché à rattraper la vie en m'étourdissant de tout ce que je m'étais interdit. Je vis dans la paranoïa, une simple brûlure dans la gorge est un cancer, une douleur dans la poitrine, une crise cardiaque, un vertige, un AVC.
J'ai voulu m'émanciper, me donner le choix qu'on ne m'a jamais laissé. Entre la vie et la sécurité. Entre la certitude de la précarité et l'illusion de la stabilité. Et aujourd'hui, j'ai peur de le faire.

Il faut pourtant choisir.

On appelle ça... grandir.

Les mots me sont venus, comme ça. Et je les garderai, parce qu'ils vont bien à Thanasis. Parce que j'ai mis trop de moi en lui pour que ce que je ressens ne lui corresponde pas.

 
 
 
... And as I'm standing on the edge
Observing the damage
Remains of what I've been
Warn me against the sin.
 I wonder if the thrill
Is really worth the bill...
Now the damage is done
And all my hopes are gone;
Although I know the cost,
In this Heaven I'm lost.


http://4.bp.blogspot.com/_LTnjvV_euzc/TLBD4PLJzFI/AAAAAAAAAQM/TnpWtyzT7RE/s1600/NikkiSixx.jpg

Je me dis que des gens plus irrémédiablement perdus que moi ont trouvé leur chemin.

J'ai hâte de lire The Heroin Diaries.
Et je trouve ce tatouage juste bien magnifique.


Image: Nikki Sixx
Musique: Sixx:A.M. - Life Is Beautiful

 
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3084632.htmlMon, 07 Feb 2011 00:00:00 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/homo-non-sapiens-3084632.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/how-i-wish-3082795.htmlHow I wish... 
 

L'air était froid, le filtre chaud entre mes doigts. Assise sur le rebord de ma fenêtre, à hurler en silence à la lune absente, j'ai soudain eu l'absurde impression qu'à cet instant précis je pourrais mourir sans regret. Et j'ai réalisé que c'était à cause de la musique. Qu'elle me donnait l'impression d'avoir vécu tout ce que j'ai envie de vivre.
Sans musique, je serais foutue.

J'en ai marre de rêver ma vie, me suis-je dit. J'en ai ras la fiole de cette vie fantasmée. Je veux vivre, pour de vrai. Pas arrêter de rêver. Juste vivre mes rêves, aussi absurdement irréalisables soient-ils. Je me dis que si ils ont tous pu, il n'y a pas de raison pour que moi, je ne puisse pas.

"Did you exchange a walk on part in the war for a lead role in a cage?"
Hell yes, I did...

Altiora Peto.

"Tu sais quoi? Si on ne crève pas tous en 2012, j'aimerais bien faire du rock'n'roll."
Et j'ai pris ma guitare, et je gratte, et je gratte, et c'est moche mais je gratte, et je gratterai jusqu'à ce que ce soit beau, parce que même si je ne deviens pas une rockstar, un jour je pourrai mettre de la musique sur mes mots, parce que sans musique, je serais irrémédiablement foutue. J'ai dit un jour que je haïssais ce que je ne pouvais pas créer. Et j'aime la musique aussi fort que peut l'aimer une âme humaine. Partant de là...

Finalement, ce n'est pas plus compliqué de me faire craquer que d'en faire craquer une autre. La seule différence, c'est que ceux qui arrivent ne le font généralement pas exprès, et ne voulaient pas obtenir ce résultat-là. Et que ceux qui essaient n'y arrivent pas. C'est la tragédie de toutes les filles moches et sentimentales, je crois bien.

Year after year...
The same old fears...

Wish you were here...


Mouais. Wish you were, déjà. Pour le reste, on avisera.



Musique: Pink Floyd - Wish You Were Here



 
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3082795.htmlSun, 30 Jan 2011 22:26:00 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/how-i-wish-3082795.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/joulu-3072595.htmlJoulu.


Joyeux Anniversaire, Jésus! 8D



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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3072595.htmlSat, 25 Dec 2010 23:11:00 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/joulu-3072595.html
http://old-luck-oie.cowblog.fr/valo-yossa-3069679.htmlValo Yössähttp://old-luck-oie.cowblog.fr/images/ValoYossacopie.jpg


Il est l'enfant sauvage presque nu dans la neige, la créature de la nuit qui ne craint pas le froid. Un menninkäinen en t-shirt cintré et jeans déchirés aux genoux, qui arpente les rues de Helsinki. Le visage est à peine humain; les yeux couleur d'absinthe noyée, abondamment cernés de khôl noir, absorbent et diluent les lumières de la nuit; sous le petit nez légèrement retroussé, les lèvres pleines, maquillées de carmin, s'entrouvrent sur le halo blanc d'un souffle profond et régulier. Les pommettes hautes sont blêmes sous le fard à joues, et les lignes délicates des mâchoires étroites se joignent en un menton pointu. Il ne sait pas encore quoi faire de ce corps gracile, de ce visage d'elfe trop fin pour être beau, trop délicat pour être laid, trop régulier pour être repoussant, trop imparfait pour être admirable.

Thanasis n'a que treize ans, et la vie a déjà exigé de lui plus de sacrifices qu'elle ne lui a accordé de faveurs.

Ce tas d'os et de peau livide, qu'il maintient en vie parce qu'il a le sentiment obscur que c'est ce que l'on attend de lui, n'est à ses yeux qu'un  cadavre en sursis, une charogne en devenir. Si demain il n'est plus, à qui, à quoi manquera-t-il? Il s'en ira nourrir la terre de Malmi, comme d'autres avant lui, et  d'autres encores après lui, à l'image des grands héros qui ont écrit dans leur sang l'histoire de la Finlande et qui pourrissent désormais sous l'humus de Hietaniemi. En attendant ce jour... Rien. L'inertie totale, à l'intérieur de lui comme à l'extérieur. Dans le miroir, les traits délicats sont des arrêtes tranchantes et acérées, les ombres profondes qui soulignent les côtes sont des replis où pourriture et corruption sont tapies en attendant leur heure. On ne voit rien à travers les iris translucides. A force de n'être plus payés de retour, les sourires ont fini par déserter les lèvres carmines. Les fins cheveux bruns, sans éclat, pendent en mèches plus ou moins raides, de part et d'autre du long visage aigu. Le teint est de plus en plus pâle, le regard de plus en plus vide. Cela n'inquiète personne.

Personne ne sait non plus qu'une aiguille chauffée à blanc a récemment traversé un de ses mamelons, livrant passage à un anneau de métal qu'il porte près de son coeur comme si la seule présence du bijou donnait à l'organe une raison de battre. Il n'a rien senti lorsque l'aiguille a transpercé sa chair. Il ne sent plus la douleur. Ni le chaud. Ni le froid. Le seul signal que les nerfs de son épiderme acceptent  désormais de transmettre est celui qu'ils reçoivent le moins souvent, à savoir le contact caractéristique d'une autre peau humaine. Thanasis n'a jamais entendu parler de troubles psychosomatiques; pour lui, c'est seulement la preuve qu'il est chaque jour un peu moins vivant.

[JATKOA SEURAA]
 
Image: Valo Yössä par moi
Musique: Apulanta - Jumala

 
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http://old-luck-oie.cowblog.fr/commentaires-3069679.htmlThu, 16 Dec 2010 16:18:00 +0100http://old-luck-oie.cowblog.fr/valo-yossa-3069679.html